La bienveillance en thérapie : essentielle, mais pas suffisante

« Ah mais alors toi tu es thérapeute ? J’adoooore ! Que de la bienveillance, de l’écoute, des sourires. Un peu comme un genre de cocon émotionnel, non ? »

Et oui, la bienveillance fait partie intégrante du travail thérapeutique.
Elle est même le point de départ indispensable : sans confiance, sans accueil, sans ce climat de sécurité, rien de véritablement profond ne peut s’exprimer.
Mais réduire la thérapie à cela, c’est passer à côté de l’essentiel.


Être écouté, c’est bien. Mais ce n’est pas tout.

Il est précieux d’avoir un endroit où l’on peut se déposer sans être jugé.
Mais ce n’est pas cela qui, à lui seul, fait bouger les lignes.
L’écoute passive, aussi bienveillante soit-elle, ne suffit pas toujours à dénouer les blocages profonds.

La thérapie, ce n’est pas une zone de confort.
C’est un espace de conscience, un lieu où l’on vient pour regarder ce qui coince, ce qui résiste, ce qui se répète.


Être bousculé, en douceur… mais pour de vrai

Il y aura des moments où vous serez confronté à vous-même.
Et c’est non seulement normal, mais souvent nécessaire.
Venir en thérapie, c’est aussi faire preuve de courage, celui d’explorer ses mécanismes de défense, d’interroger ses récits intérieurs et finalement de voir ce que l’on préfère parfois ignorer.

C’est un travail d’ajustement, parfois inconfortable, mais toujours vivant.


Le rôle du thérapeute : accompagner le mouvement

Mon rôle, ce n’est pas d’offrir une neutralité bienveillante figée.
C’est d’accompagner un mouvement intérieur réel, même lorsqu’il implique un léger tremblement. C’est de vous aider à entendre ce qui ne s’est jamais dit, ou ce que vous n’avez jamais osé penser tout haut.

La bienveillance est là, bien sûr.
Mais elle est au service d’un processus de transformation, pas d’un simple soulagement immédiat.


En résumé

La thérapie, ce n’est pas une pause dans le tumulte du monde.
C’est un espace où l’on apprend à mieux vivre avec soi-même, même quand cela demande de traverser un peu d’inconfort.

Et c’est dans cette traversée que naît la liberté. 

Comment reconnaître un blocage émotionnel ?